Ouestafnews – Sauf revirement de situation, l’élection présidentielle au Mali se tiendra bien, le 29 juillet 2018. Cette élection qui va se dérouler dans un contexte sécuritaire difficile suscite pourtant bien des ambitions. Une vingtaine de personnalités ont déclaré leur candidature à cette élection qui s’annonce très disputée.
La sécurité des candidats ainsi que celle des votants est source d’inquiétudes. Avec le putsch ayant renversé le président Amadou Toumani Touré en mars 2012, le Mali a connu diverses fortunes, dont l’occupation des principales localités au nord du pays par des groupes armés dits «djihadistes».
Depuis, l’Etat central peine à y ramener la paix définitive, la stabilité et son autorité. C’est dans ce contexte pourtant difficile que le pays s’apprête à vivre une élection présidentielle qui s’annonce aussi disputée que celle de 2013 qui a vu la fin de la transition et l’arrivée au pouvoir de Ibrahim Boubacar Keita.
IBK, à quitte ou double
Il aura maintenu le suspense pendant plusieurs semaines, avant d’annoncer finalement sa candidature devant les caméras de la télévision publique dans la soirée du 28 mai 2018.
Très critiqué par l’opposition pour sa gestion de la crise sécuritaire, le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), s’est défendu en parlant plutôt d’acquis et en prêchant l’unité. Pour IBK, qui place au rang de priorités la « sécurité et la réconciliation nationale », il y a un contrat de confiance qui doit être renouveler avec le peuple malien.
Parmi les succès engrangé, IBK a cité, la signature de l’accord de paix d’Alger en 2012. Toutefois, il s’agit d’un texte non encore appliqué dans les faits. Un manquement sur lequel l’opposition va à coup sûr insister lors de la campagne électorale qui va s’ouvrir le 07 juillet.
Troisième tentative pour Soumaïla
Pour l’échéance 2018, la confiance est de mise au niveau de l’Union pour le renouveau démocratique (URD) et son candidat Soumaïla Cissé (66 ans).
Le 12 mai 2018 c’est devant des milliers de partisans qu’il a annoncé sa candidature, un évènement qui a eu comme cadre le stade du 26 mars de Bamako.
Considéré officiellement comme le leader de l’opposition, M. Cissé est à nouveau en lice après ses défaites de 2002 et 2013, respectivement face à Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita.
C’est aussi un Soumaïla Cissé bien entouré qui va aborder cette élection. L’ancien président de la Commission de l’Uemoa, bénéficie du soutien et la plateforme « Ensemble, restaurons l’espoir », qui regroupe une trentaine de partis politiques et plus de 200 associations.
Parmi les partis membres de cette plateforme on compte le Parena de Tiébilé Dramé, candidat aux élections présidentielles de 2002 et 2007. Mais cette fois-ci, il occupe le rôle de directeur de campagne pour Soumaïla Cissé.
Moussa Mara où le désir d’un leadership jeune
Après la présidentielle de 2013, où il obtint 1,5% des voix, Moussa Mara (43ans) va encore vivre l’expérience. L’ancien premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keita (2014-2015), est à nouveau sur la ligne de départ.
Le 10 avril 2018 dans une interview accordée à RFI, il a décliné une vision politique axée sur la «bonne gouvernance», la «lutte contre la corruption des élites» et le «renouvellement de la classe politique».
Un travail de refondation socio-économique décliné et détaillé dans le programme d’actions concrètes pour la transformation économique et sociale (PACTES), le projet de société que le président du parti Yéléma propose à ses compatriotes.
Mariko, Choguel, les habitués
Franc critique du pouvoir tout comme de ses collègues de l’opposition, Dr. Oumar Mariko (59 ans), est connu pour sa grande franchise.
Il n’a pas hésité à critiquer le statut de leader de l’opposition conféré par l’exécutif à Soumaïla Cissé et son parti l’Union pour le renouveau démocratique (URD). Pour cet homme de gauche, leader du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), ce sera la 4è tentative depuis 2002.
Tout comme Dr.Mariko, Choguel Maiga va aussi vivre une 4è élection présidentielle. A la tête du Mouvement patriotique pour le renouveau, MPR, M. Maiga sollicite le suffrage des maliens en dépit de sa qualité de membre de la coalition présidentielle.
Les nouveaux, Bathily, Sinko, Sanogo…
Dans ce, on compte des figures comme Mohamed Aly Bathily, ex-allié d’IBK dont il fut le ministre de la Justice, et ancien ministre des Affaires foncières et de l’Habitat.
Il fait partie des premières personnes à voir déclaré leur candidature, le 04 avril 2018. «J’accepte d’être candidat pour dire qu’il est temps qu’on cesse. J’ai horreur d’une gouvernance qui finit par être patrimoniale, personnalisée», disait-il lors de sa déclaration de candidature soutenue par des clubs de soutien nommés, Association pour le Mali (APM).
Dans ce lot des nouveaux venus on compte aussi beaucoup de membre de la société civile et des technocrates comme Hamadoun Touré, ancien directeur de l’Union internationale des technologies (UIT), l’homme d’affaires, Aliou Boubacar Diallo.
Khalifa Sanogo, le maire de Sikasso, le général Moussa Sinko Coulibaly qui a démissionné de l’armée pour se consacrer à la politique, et Modibo Koné ont aussi annoncé leur candidature.
En attendant, la décision finale de la Cour constitutionnelle, on compte près d’une vingtaine de de déclaration de candidatures. En 2013, 29 candidats s’étaient disputés les suffrages.
MN-ON/ad
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