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Sénégal – législatives anticipées : bataille pour la survie

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Ouestafnews – Sur fond de violences physiques et verbales, la campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre 2024 au Sénégal a démarré le 27 octobre 2024. Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) d’Ousmane Sonko veut obtenir une majorité « écrasante » pour mettre en œuvre son « projet ». Les néo-opposants Amadou Ba et Macky Sall ainsi que Barthélémy Dias appellent les électeurs à équilibrer les pouvoirs entre l’exécutif en place et l’Assemblée nationale à élire.

Le top départ de la campagne électorale a été donné le 27 octobre 2024. Pendant 21 jours, 41 listes de candidats incluant des partis politiques, des coalitions et des mouvements indépendants vont tenter de convaincre les Sénégalais.

Sur la ligne de départ, il y a le parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dont la liste nationale est dirigée par son président, le Premier ministre Ousmane Sonko. Il s’est donné pour objectif de donner une « majorité écrasante » au président de la République afin de lui permettre d’appliquer la politique promise aux Sénégalais tout en clarifiant les rapports de force entre les acteurs.

Pour Pastef, le scrutin du 17 novembre est une étape cruciale pour imposer sa domination politique à travers le contrôle de l’Assemblée nationale, institution incontournable pour gouverner et mener les réformes nécessaires pour, selon les promesses faites, améliorer les conditions de vie des Sénégalais, lutter plus efficacement contre la corruption et les détournements de deniers publics.

Quant à l’opposition sénégalaise, elle cherche coûte que coûte à imposer une cohabitation au président Faye. Ce qui passe par une victoire à ces législatives.

Quatre grands prétendants

A côté du parti au pouvoir, trois grandes coalitions sont en course pour les 165 sièges en compétition.

Il y a la coalition « Takku Wallu Sénégal » (Ensemble pour sauver le Sénégal, TWS), qui regroupe l’Alliance pour la République (APR) de l’ancien président Macky Sall, le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, et le parti Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck.

En tant que tête de la liste nationale de TWA, Macky Sall veut obtenir une majorité parlementaire qui, selon ses partisans, permettrait de contrôler les « errements » du duo de l’exécutif dans la conduite des affaires du pays.

Sorti deuxième de la présidentielle du 24 mars 2024 avec environ 35 % des suffrages, l’ancien Premier ministre Amadou Ba dirige sa propre liste, « Jamm Ak Njariñ » (Paix et service en wolof). Pour la circonstance, il s’est allié à plusieurs figures politiques comme Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale et chef de l’Alliance des forces de progrès (AFP), ainsi qu’à une frange du Parti socialiste (PS) dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye, démise de ses fonctions de présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) par un décret présidentiel du 4 septembre 2024.

Face au pouvoir de Pastef, Amadou Bâ veut s’imposer comme le chef de file de l’opposition, ce qui passe par un bon score aux scrutins du 17 novembre 2024. Pour y parvenir, il aura besoin de fédérer autour de lui les électeurs qui seraient déçus par les six premiers mois du bilan de Bassirou Diomaye Faye

La coalition « Samm Sa Kaddu » (Respect de la parole donnée, en Wolof) est l’une des coalitions en vue de ces législatives anticipées. Elle compte en son sein plusieurs candidats malheureux à l’élection présidentielle de mars 2024, dont Anta Babacar Ngom, Khalifa Sall, Pape Djibril Fall. Sa tête de file est Barthélémy Dias, le maire de Dakar.

Cette alliance compte également parmi ces membres le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) dont le candidat était arrivé 3e à la dernière présidentielle, ainsi que le leader du mouvement « Gëm Sa Bopp » (croire en soi en Wolof), Bougane Guèye Dany, devenu l’opposant le plus virulent contre le nouveau pouvoir, et en détention depuis le 21 octobre 2024.

Cet homme d’affaires et propriétaire d’un groupe de presse, a été placé sous mandat de dépôt pour « refus d’obtempérer » et « outrage à agent » lors d’une tentative de visite de zones inondées dans le sud-est du Sénégal. Il sera jugé en flagrant délit devant le tribunal de grande instance de Tambacounda (Est), le 30 octobre 2024. Auparavant il avait été interpellé pour ses critiques acerbes et ses prises de position contre Ousmane Sonko, avant d’être libéré suite à l’indignation exprimée par une frange de la société civile.

La coalition « Samm Sa Kaddu » a décidé d’axer sa campagne sur le changement et la transparence dans les affaires publiques.

Répartition des sièges 

C’est le 12 septembre 2024 que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait dissous l’Assemblée nationale après plusieurs escarmouches entre pouvoir et opposition. Cette bataille parlementaire a lieu huit mois après la chute de Macky Sall, dans un contexte tendu marqué par les discours guerriers des uns et des autres au sein de la classe politique. Elle a été précédée, le 25 octobre 2024, par une déclaration de presse du président de la République appelant à l’apaisement et a la responsabilité.

Ces législatives anticipées permettront d’élire 165 députés de l’Assemblée nationale sénégalaise. Le gouvernement a reconduit la répartition des sièges qui était en vigueur dans les circonscriptions départementales lors des scrutins du 31 juillet 2022, selon le décret portant convocation du corps électoral publié le 15 septembre 2024 dans le Journal officiel.

Capture d’écran sur le site de la Direction générale des élections (DGE)

Au total, 112 sièges sont pourvus au scrutin majoritaire sur les listes départementales et celles de la diaspora, soit 97 sièges au niveau des 46 départements que compte le pays et 15 au niveau de la diaspora.

Les 53 sièges restants seront attribués au scrutin proportionnel plurinominal sur la base d’un coefficient national et du total des voix cumulées au niveau national.

Sur le territoire national, 7.033.850 électeurs sont appelés aux urnes. Ils voteront dans 15.633 bureaux de vote répartis entre 6.681 lieux de vote.

Dans la diaspora, 339.040 électeurs sénégalais pourront voter répartis dans 367 lieux de vote pour 807 bureaux. 

DD-ON/md/ts


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