Ouestafnews – Le parti les Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique et la fraternité (Pastef, pouvoir), d’Ousmane Sonko, est assuré de remporter la majorité. Les résultats officiels sont encore attendus mais au vu des tendances après le scrutin, le Pastef va se retrouver avec une majorité confortable. Selon les analystes politiques, ces résultats confirment la dynamique enclenchée lors de l’élection présidentielle de 2024.
Comme s’ils s’étaient concertés, les analystes politiques Babacar Ndiaye et Pape Thiaw, ont utilisé le même terme pour caractériser les résultats du vote des Sénégalais aux législatives du 17 novembre 2024. Pour les deux, il s’agit d’une « confirmation » du verdict de la présidentielle de mars 2024 remportée par Bassirou Diomaye Faye de Pastef.
M. Faye était confortablement passé dès le premier tour avec 54 % des voix devant l’ancien premier ministre Amadou Ba qui avait obtenu 34 %.
Interrogé par Ouestaf News, l’universitaire Pape Thiaw, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), estime que les électeurs sénégalais ont décidé de donner les coudées-franches au président Faye afin qu’il puisse dérouler son programme « Sénégal 2050 ». En octobre 2024, le nouveau gouvernement avait présenté aux Sénégalais ce référentiel de développement socio-économique.
De son côté, Babacar Ndiaye, pense que ce résultat permettra au gouvernement sénégalais, en l’occurrence le Premier ministre Ousmane Sonko, de pouvoir faire passer « les réformes » promises aux Sénégalais, dans les secteurs de la justice, de l’économie, etc.
Les législatives anticipées du 17 novembre 2024 font suite à la dissolution, intervenue deux mois auparavant, de l’Assemblée nationale par le président sénégalais. Son parti ne disposant pas alors d’une majorité, il avait évoqué le besoin d’obtenir une « large majorité » afin de pouvoir dérouler son programme gouvernemental.
Dans cette perspective, les électeurs sénégalais ont « décidé de tout donner » au duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko pour « le succès du projet et pour la rupture systémique », explique le fondateur du think tank Afrika Jom Center, Alioune Tine, sur son compte X.
Sur sa page Facebook, l’internaute Assane Niang qui se présente comme un « expert en communication » indique, pour sa part, que le « peuple » permet au gouvernement sénégalais de dérouler un mandat « sans entrave » pour « une meilleure trajectoire vers l’horizon 2050 ».
Reconfiguration politique ?
Pour l’analyste Babacar Ndiaye, les résultats des législatives préfigurent « une reconfiguration » de la sphère politique sénégalaise qui est en train de se mettre en place depuis l’élection présidentielle de mars 2024.
« Une nouvelle génération est en train de s’installer sur l’échiquier politique et une ancienne se retire au fur et à mesure » des échéances électorales, constate M. Ndiaye, en rappelant que des leaders de parti comme l’ancien premier ministre Idrissa Seck et l’ex-maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall n’étaient pas « très visibles » lors de ces législatives.
Khalifa Sall (68 ans) et Idrissa Seck (65 ans), candidats malheureux à l’élection présidentielle de mars 2024, ne figuraient sur aucune liste même si leurs partis avaient été investis dans des coalitions de l’opposition.
L’enseignant de l’Ucad Pape Thiaw s’aligne sur cette lecture des faits qui annonce une perte de vitesse des politiciens « traditionnels » depuis plusieurs élections au Sénégal.
« L’enjeu actuellement, c’est de non seulement reconfigurer la scène politique, mais également d’offrir d’autres alternatives et d’autres figures politiques à la population sénégalaise », estime l’analyste politique.
En faisant leur choix, les Sénégalais sont dans une forme de cohérence lors qu’ils accordent la majorité au parti du président élu « à chaque élection législative » qui survient après une élection présidentielle, selon Babacar Ndiaye.
La nouveauté du dernier scrutin, selon Alioune Tine, « c’est le dysfonctionnement » qui a conduit la tête de liste de Pastef Ousmane Sonko, empêché pour des raisons judiciaires, à ne pas participer à l’élection présidentielle.
En mars 2024, Ousmane Sonko avait été déclaré inéligible suite à des condamnations par des tribunaux. Il avait désigné son camarade de parti Bassirou Diomaye Faye pour porter les couleurs de leur formation politique.
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