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Sénégal : restitution « symbolique » des bases militaires françaises, mais les soldats restent encore à Dakar

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La cérémonie « de restitution symbolique des emprises occupées par les forces françaises au Sénégal, aura lieu au Camp Bel Air» (une des bases militaires françaises à Dakar) selon un communiqué transmis à Ouestafnews et signé par les Forces françaises du Cap Vert, l’appellation des troupes françaises postées dans la capitale sénégalaise en vertu d’un vieil accord de défense.

Toutefois, cette cérémonie symbolique ne signifie pas le départ immédiat des soldats français stationnés au Sénégal où ils occupent une dizaine de sites, y compris des lieux de résidence.

« La cérémonie symbolique va marquer la fin d’une époque », a affirmé le colonel de vaisseau Cedric De Thibault à un journaliste d’Ouestafnews en précisant cependant que pour l’instant, aucun départ de soldats français n’est programmé.

Quelque 1.200 soldats français sont stationnés en permanence dans les diverses bases militaires encore occupées par la France dans son ancienne colonie, 50 ans après les indépendances, ce qui n’a pas manqué de susciter des critiques au fils des ans.

Pour que le départ des troupes françaises soit effectif, il va falloir attendre l’aboutissement de « discussions au niveau politique » engagées par les deux Etats, a précisé l’officier français lors d’un entretien téléphonique.

Même au terme de ces négociations, la France maintiendra toujours des effectifs militaires au Sénégal (300 soldats) « mais c’est pour servir à l’ensemble des pays de Cedeao » (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) dans un cadre sous régional, a expliqué le lieutenant de vaisseau De Thibault

Le 3 avril 2010, la veille de la célébration des 50 ans d’indépendance de son pays, le président sénégalais Abdoulaye Wade avait annoncé de manière solennelle et unilatérale que le Sénégal « reprenait » les bases militaires que la France occupe sur son territoire, alors que les deux pays étaient encore en négociations sur les modalités du retrait.

Le Sénégal, qui préparait un cinquantenaire que le président Wade voulait mémorable, espérait la fin des discussions avant le 4 avril 2010, date anniversaire de l’indépendance du pays.

Ces «bases françaises vont quitter le Sénégal, en vertu d’un accord, qui sera paraphé avant le 4 avril 2010, par les deux parties », affirmait le 19 février 2010 Mamadou Bamba Ndiaye, chargé de la communication à la présidence du Sénégal cité à l’époque par l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle).

Mais des sources proches du ministère français de la défense citées par l’Agence France presse (AFP, semi-publique) avait immédiatement réagi au propos de M. Ndiaye en affirmant qu’un autre dispositif à « vocation régionale » sera mis en place au Sénégal et qu’il restera des soldats français sur le sol sénégalais..

Les troupes françaises sont postés à Dakar sur la base d’un accord signé entre les deux pays au lendemain des indépendances.

Leurs missions consistent, entre autres, à participer à la défense de l’intégrité du Sénégal dans le cadre des accords de défense entre les deux pays.

En plus du Sénégal, la France dispose de bases militaires en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad et à Djibouti.

Cette présence militaire française sur le sol africain 50 ans après les indépendances a toujours été contestée par les partisans d’une totale souveraineté des pays africains mais ces bases ont survécu, beaucoup attribuant cette « survie » des accords aux réseaux nébuleux de la « françafrique », dans lesquels se retrouvent officiels, diplomates, hommes d’affaires et divers hommes de l’ombre.

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