Le directeur du Centre nigérian pour le contrôle et la prévention des maladies a annoncé lors d’une conférence de presse, le jeudi 15 août 2024, qu’il y a actuellement 39 cas confirmés sur 788 cas suspectés de variole du singe au Nigéria et zéro décès enregistré jusqu’à présent.
Cette déclaration survient un jour après que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale à la suite d’une réunion du comité d’urgence pour évaluer l’ampleur de l’épidémie et déterminer les mesures nécessaires pour contenir sa propagation.
Ailleurs en Afrique de l’Ouest, le ministère ivoirien des Eaux et Forêts a interdit, dans un communiqué daté du 9 août 2024, la détention d’animaux sauvages vivants sans autorisation, soulignant que la proximité avec certains animaux sauvages et la consommation de viande de brousse sont des facteurs de propagation de la maladie.
Malgré une situation encore relativement stable en Afrique de l’Ouest, la maladie reste préoccupante à l’échelle continentale. Les données récemment publiées par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) révèlent une augmentation significative des cas de variole du singe, également appelée Mpox, en 2024 par rapport à l’année précédente.
Le 13 août 2024, le CDC Afrique a officiellement classé l’épidémie actuelle comme une urgence de santé publique, considérant qu’elle représente un risque majeur pour la sécurité sanitaire du continent. Plus de 17.000 cas suspects, dont 2.863 confirmés et plus de 500 décès principalement en République démocratique du Congo (RDC), ont été enregistrés dans douze États membres de l’Union Africaine depuis le début de l’année. Cette situation représente une hausse de 160 % des cas par rapport à 2023 et une augmentation de 19 % des décès, précise le CDC.
Le président du Groupe consultatif d’urgence du CDC Afrique, le professeur Salim Abdool Karim, a souligné que la surveillance et les preuves actuelles indiquent une situation potentiellement plus grave, avec une charge de morbidité accrue. « Il est clair que nous faisons face à un scénario différent avec beaucoup plus de cas », a-t-il précisé dans un communiqué.
En réponse à cette crise sanitaire, le Comité des représentants permanents (Corep) de l’Union Africaine a approuvé d’urgence un fonds de 10,4 millions de dollars, prélevés sur les réserves allouées à la lutte contre le Covid-19, pour soutenir les efforts de contrôle de l’épidémie de variole à travers le continent.
La variole du singe, causée par le virus éponyme, se manifeste par des symptômes tels qu’une éruption cutanée ou des lésions muqueuses, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés.
La maladie, qui dure généralement de deux à quatre semaines, se transmet par contact physique avec une personne infectée, des surfaces contaminées ou des animaux infectés.
Apparue en Afrique Centrale et de l’Ouest, la variole du singe, longtemps considérée comme rare et maîtrisée, connaît une résurgence inquiétante. La majorité des cas récents ont été recensés en Afrique centrale. La sous-région ouest-africaine est pour l’instant moins touchée.
La transmission du virus en Afrique de l’Ouest et du Centre est associée à l’épidémie mondiale de 2022, qui s’est propagée dans plus de 110 pays, touchant des régions auparavant épargnées.
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