Pour les auteurs de ce texte le gouvernement doit remanier le dispositif de sécurité en place dans les régions ouest du Cavally et le Guémon en remplaçant « l’ensemble des officiers et sous-officiers issus de la rébellion des Forces nouvelles et sur lesquels pèsent des soupçons de violations graves des droits de l’homme dans la région ».
Cette partie du pays, frontalière avec le Liberia a été un des principaux foyers de la violence postélectorale qui a émaillé le pays entre fin 2010 et avril 2011, faisant un bilan officiel de 3000 morts. Près de trois ans après cette crise, l’ouest reste une zone d’instabilité et de violence, d’après ICG.
Selon Rinaldo Depagne, directeur du projet Afrique de l’Ouest, au niveau ICG « le Grand Ouest cumule des problèmes fonciers, sécuritaires et identitaires (…) ces tensions ont souvent mené à des confrontations violentes, même après la crise postélectorale, et le gouvernement a été incapable de s’attaquer aux causes profondes de la violence ».
L’ONG, invite à cet effet les autorités ivoiriennes, notamment la justice à faire preuve d’impartialité.
« A ce jour, les graves crimes qui ont touché des membres de groupes ethniques considérés comme favorables au président Gbagbo (l’ancien président Laurent Gbagbo) n’ont pas été jugés », déplore ICG qui estime que pour stabiliser les régions ouest, le pouvoir en place à Abidjan doit en priorité faire la lumière sur ces crimes de masse tout en adoptant d’autres mesures importantes.
Lors de la crise post-électorale, les auteurs présumés de crimes ont été répertoriés dans les deux camps, celui de l’actuel président Alassane Ouattara, soutenus par les Forces nouvelles aussi bien chez les fidèles de Laurent Gbagbo, l’ex-président.
Ce rapport est publié au moment même où le pouvoir en place multiplie les actes d’apaisement envers le Front populaire ivoirien (FPI, parti de l’ex-président Gbagbo aujourd’hui en détention à la Haye (Pays Bas) où il attend d’être jugé.
Ainsi, le lundi 27 janvier 2014, la liberté provisoire a été accordée à 32 détenus dits « pro-Gbagbo », qui étaient en prison depuis deux ans, indique l’Agence France presse (AFP), citant des sources proches de l’ancien président.
Par ailleurs le gouvernement a promis de ne pas automatiquement arrêter les milliers d’exilés qui s’engageraient à revenir dans leur pays. Pour donner l’exemple, Marcel Gossio, ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, soupçonné d’avoir financé l’ancien régime, est rentré du Maroc le 17 janvier 2014, sans être inquiété. Une semaine plus tard, quelques 1.300 militaires exilés ont été officiellement reçus lors d’une cérémonie marquant leur retour au pays.
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