Deuxième tour présidentielle sénégalaise : Abdoulaye Wade reconnaît sa défaite (TV publique)

Les premières tendances à la sortie des bureaux de vote donnaient déjà une avance assez nette au candidat de l’opposition Macky Sall, qui envoie ainsi à la retraite le président sortant Abdoulaye Wade, dont la candidature à un troisième mandat était jugée illégale par une bonne partie de la population sénégalaise bien avant le scrutin.

Plus de trois heures après le vote (à 21H45 locales et GMT), les premiers résultats obtenus à la sortie des urnes confortaient la position de l’ex-premier ministre du président Wade, selon des informations rassemblées par Ouestafnews à partir des résultats diffusés à travers divers canaux, allant des médias publics et privés aux réseaux sociaux (Twitter et Facebook notamment).

Ce travail de publication instantanée des résultats est rendu possible par l’obligation faite par la loi aux responsables des bureaux de vote d’afficher les résultats immédiatement après le dépouillement des votes.

Sur l’essentiel du territoire sénégalais, le vote qui s’est déroulé sans incident majeur s’est terminé à 18 heures (locales et GMT).

Des chiffres parvenus à Ouestafnews et fournis par une source proche de l’opposition, citant les « bureaux-tests » du Ministère de l’Intérieur (d’habitude fiables) donnent 62 % environ à M. Sall.

Aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays, les premiers résultats sortis des unes et diffusés en direct sur les radios et télévisions sénégalaises (privées et publiques confondues) placent nettement en tête le candidat Macky Sall (51 ans), ancien premier ministre d’Abdoulaye Wade (86 ans). M. Sall était soutenu au second tour par l’ensemble des 12 autres candidats qui étaient en lice au premier tour.

Ces résultats sont communiqués par des correspondants ou des envoyés spéciaux de ces médias, de manière brute, sans aucun commentaire ni aucune interprétation, a pu constater Ouestafnews.

Avant l’élection, une farouche bataille portant sur la « légalité » de la candidature du président sortant avait opposé les partisans de Me Wade à ses adversaires. Ces derniers étaient soutenus par une large coalition de la société civile et affirmaient que Me Wade n’avait pas le droit de se présenter à un troisième mandat.

Toutefois, le Conseil constitutionnel avait validé la candidature du président sortant, plongeant le pays dans un climat de violence à la veille de l’ouverture de la campagne électorale. Ces violences ont fait entre 6 et 15 morts, selon les sources.

Arrivé second lors du premier tour avec 26 % des voix, derrière Abdoulaye Wade arrivé en tête avec 35 %, Macky sall avait obtenu le soutien de l’essentiel de la classe politique sénégalaise ainsi que celui de diverses organisations de la société civile, toutes déterminées à fermer la page « Wade », assimilé par nombre de Sénégalais à « corruption », « népotisme » et « mal gouvernance».

Un peu plus de 5 millions d’électeurs étaient inscrits à ce scrutin sur population estimée à environ 12 millions de personnes.