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Lancement du « Fesman » en sons et lumières grandioses dans un pays plongé dans le noir, faute d’électricité

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Lancement du « Fesman » en sons et lumières grandioses dans un pays plongé dans le noir, faute d'électricité
La cérémonie d’ouverture, organisée dans le plus grand stade de la capitale sénégalaise, a mobilisé plusieurs centaines d’artistes lors d’une fête voulue gigantesque par ses organisateurs, mais qui reste ternie par le défaut d’électricité qui plonge une bonne partie du Sénégal dans le noir depuis plusieurs jours.

Lancée sur des notes de musique traditionnelle africaine, suivie de « l’hymne de l’Afrique » (composé par le président sénégalais Abdoulaye Wade), la cérémonie inaugurale a été notamment marquée par le discours de l’historien sénégalais Iba Der Thiam, qui a lancé un appel aux intellectuels noirs et de la diaspora pour « déconstruire » les vieux schémas et en « construire » de nouveaux, selon son discours transmis en direct par la télévision sénégalaise.

« Ce festival va permettre de montrer la culture (noire) dans ses multiples dimensions », a de son côté affirmé le chef d’Etat sénégalais qui a rappelé que malgré « quatre siècles d’esclavage, deux siècles de colonisation, l’Afrique est toujours debout ».

« Nous avons voulu montrer que les peuples noirs ont participé à toutes les guerres (…) pour défendre les libertés », a encore ajouté le président Wade.

Seuls trois chefs d’Etats africains (Malam Bacai Sanha de Guinée Bissau, Teodoro Obiang Nguema Masogo de Guinée Equatoriale et Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie) ont répondu à l’invitation du président Wade pour assister à l’évènement. Ils y ont pris la parole pour également magnifier la lutte des peuples noirs « pour l’émancipation totale » de l’Afrique.

Salué par ses initiateurs comme une initiative « majeure » et « historique », le Fesman ne manque pas de détracteurs, notamment au sein de la population qui, jusqu’au jour du lancement de l’évènement peinait encore à avoir une demi journée de fourniture d’électricité normale dans les foyers et les entreprises du pays, alors que 30 milliards FCFA (selon les organisateurs) étaient dépensés dans ce festival.

Plus de 3.500 artistes du monde doivent prendre part aux manifestations qui se déroulent « sur plus d’une dizaine de sites entre Dakar, Gorée (une île au large de Dakar) et Saint-Louis (vieille ville du Nord Sénégal) », selon les informations fournies par les services de presse du « Fesman », un sigle devenu litigieux et que les autorités sénégalaises ont dû abandonner.

L’Etat du Sénégal, ne peut plus utiliser le sigle « Fesman » parce que « l’ancienne production déléguée du festival l’a enregistré à son nom après la rupture du contrat avec l’Etat », ont expliqué les organisateurs peu avant le démarrage du Festival.

Le Festival avait été d’abord confié au groupe de communication « Médiatique », créé par un vieux retraité français, Jean-Pierre Pierre Bloch, qui se présentait jusqu’à cet incident sur le Fesman comme « l’ami » du président Abdoulaye Wade pour qui il a travaillé lors de la campagne pour la présidentielle de 2007.

Cette troisième édition du festival mondial des arts nègres vient après celle de 1966 organisée au Sénégal par son défunt premier président, Léopold Sédar Senghor -restée dans les mémoires comme un grand moment de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique post-indépendance – et celle de 1977 abritée par le Nigeria.

En raison de sa forte diaspora noire, le Brésil a été désigné par les autorités sénégalaises comme « invité d’honneur » de cette troisième édition.

Le Fesman, selon les organisateurs, prévoit plusieurs manifestations couvrant divers domaines allant de l’architecture traditionnelle à la gastronomie en passant par la danse, le cinéma et la photographie.

Prévu pour durer jusqu’au 31 décembre 2010 au Sénégal, le Fesman se tient après plusieurs reports, de nombreux déboires et ratés dans l’organisation.

Annoncé la première fois en 2004 pour se tenir avril 2006, ce festival a été reporté au moins quatre fois par le passé et plusieurs équipes ont eu à le gérer avant que le chef d’Etat sénégalais Abdoulaye Wade ne le confie à une nouvelle équipe, qui comprend sa propre fille, Sindiély Wade.

Cette nomination controversée de la fille du président a ajouté à la confusion et aux controverses, suscitant le tollé des médias et de certains milieux artistiques et culturels qui pestaient contre une autre forme de népotisme et reprochaient à la fille du président, d’être « inconnue » au bataillon des acteurs culturels sénégalais.

La prestation de plusieurs grands artistes africains (dont la Béninoise Angélique Kidjo, les Sénégalais Youssou Ndour et Baba Maal ou encore le chanteur américain d’origine sénégalaise, Akon) était aussi prévue à la cérémonie de lancement qui devait se poursuivre pour une bonne partie de la nuit.

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