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Mali : ni « indépendance », ni « autonomie » lors du dialogue, dit Bamako

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Ces pourparlers devraient s’ouvrir ce 16 juillet 2014 à Alger, alors que chacune des deux parties soufflent le chaud et le froid. En attestent les échanges de prisonniers opérés la veille de l’ouverture des négociations, d’un côté alors que de l’autre, on observe des « mouvements de troupes », voire des combats, qui selon la chaine qatarie Al Jazeera auraient fait une trentaine de morts.

« Ni indépendance, ni autonomie ne seront à l’ordre du jour » indique un document du ministère malien de la Communication. Dans ce texte à l’intention du grand public, l’Etat malien résume sa position en douze points avant d’entamer les négociations.

En plus des questions liées à l’indépendance ou encore à l’autonomie du Nord, que convoitent les insurgés Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’Etat malien n’entend pas non plus aborder les questions qui touchent à l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, la laïcité de l’Etat et l’unicité de la nation qui constituent pour Bamako des points non négociables.

Outre les rebelles du MNLA, les discussions réuniront tous les groupes armés et organisations actifs dans le septentrion malien notamment le Haut conseil de l’Azawad, Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), du Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et certains groupes représentants les communautés sédentaires du Nord du Mali seront associés, précise le ministère malien de la Communication.

Quant à la médiation algérienne, elle est lié à la « proximité géographique et de ses liens historiques et culturels avec le Mali » ; selon le ministère malien de la communication qui précise que « l’Algérie s’est impliquée dans le processus de paix, à la demande des autorités maliennes ».

Le gouvernement malien poussé au dialogue par la communauté internationale, espère fermer « définitivement au chapitre de la guerre au Mali », à l’issue de ces énièmes négociations.

« Nous engageons notre processus animé par la volonté de faire en sorte que ces futurs accords soient les derniers pour toutes les questions du Nord de notre pays », a fait savoir, devant la presse, le Premier ministre malien, Moussa Mara.

En outre M. Mara a tenu à rassurer sur la qualité de la délégation chargée de négocier pour le compte de l’Etat malien. « C’est une équipe d’expérience, compétente, représentative, patriote qui ira en Algérie », a-t-il souligné.

Alors que les parties prenantes s’apprêtent à se rendre à Alger, la tension est restée vive sur le terrain.
Le 11 juillet 2014, des affrontements ont encore été signalés entre l’armée malienne et le MNLA près de Kidal. Après les deux parties se sont accusés mutuellement d’avoir débuté les hostilités par communiqués interposés.

«Des informations concordantes font état de concentrations militaires et même d’avancées des troupes des groupes armés dans certaines localités du nord du Mali», indiquait le gouvernement malien qui soupçonne le MNLA de préparer une offensive.

L’intervention militaire française Serval de janvier 2013, au nord du pays, si elle a réussi à repousser les groupes djihadistes a par contre laissé intactes, les forces du MNLA, qui font la loi dans leur fief de Kidal au grand dam de l’administration malienne. Une situation qui fait peser de lourds soupçons sur le vrai rôle de la France dans le conflit.

En mai 2014, la visite du premier ministre, Moussa Mara à Kidal fut à l’origine d’affrontements sanglants entre soldats maliens et forces rebelles qui ont couté la vie à plusieurs soldats et officiels maliens. L’acte du premier ministre fut fortement apprécié par certains observateurs pour qui ne pas aller à Kidal serait synonyme d’accepter la « partition de fait » du pays.

Ces négociations arrivent tardivement, si l’on se réfère aux termes de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé par les différentes parties en conflit le 18 juin 2013. Selon cet accord, les « négociations inclusives auraient dû s’ouvrir 60 jours après la tenue de l’élection présidentielle organisée en août 2013.

Pour le gouvernement malien, les négociations d’Alger, ne rendent nullement caduques l’Accord de Ouagadougou qui reste le « document de base » pour toutes les parties qui seront présentes en terre algérienne.


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