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Niger : référendum tendu sur fond d’accusations de corruption sur l’uranium

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Ce référendum, qui devrait permettre au président Mamadou Tandja de rester pour trois années supplémentaires à la tête de l’Etat, est voulu par le pouvoir en place à Niamey mais il est dénoncé par l’ensemble de l’opposition, de la société civile et des syndicats qui l’assimilent à un « coup d’Etat » électoral.
Pour les partisans du pouvoir, le processus reste « légal », même s’il a fallu pour en arriver là dissoudre la Cour constitutionnelle et attribuer des pouvoir « exceptionnels » au chef de l’Etat, ce qui n’a pas manqué de soulever des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Dans une brève déclaration rendue publique la veille du référendum, le secrétaire général de l’ONU Ban-Ki-moon, tout en appelant les principaux protagonistes à s’abstenir de tout acte de violence, s’est dit « préoccupé » par la situation qui prévaut au Niger.
Et pendant que le débat sur la légalité ou non du référendum fait rage, des accusations de corruption sont venues ajouter à la suspicion sur les motivations réelles qui expliquent le souhait du président Tandja à vouloir rester en place.
Ainsi huit directeurs de publication de journaux privés nigériens ont déféré à une convocation de police à Niamey, suite au traitement par leurs organes respectifs d’une « affaire de pot-de-vin » impliquant le fils du chef de l’Etat, selon une déclaration signée par une dizaine d’associations et de syndicats de professionnels des médias et dont copie est parvenue à Ouestafnews.
Ces directeurs de publication ont été convoqués suite à une plainte de Hadia Toulaye Tandja, fils du président Tandja et de Ibrahim Hamidou directeur du « Groupe Multimédia Communication », par ailleurs directeur du journal "La Tribune du Peuple", un des rares journaux privés du Niger à soutenir le référendum.
M. Hamidou a confirmé à Ouestafnews avoir déposé une plainte contre des journalistes « pour diffamation » et une « plainte contre X pour vols de documents ».
Ces deux plaintes font suite à la publication par les huit organes de presse d’informations basées sur un acte notarié portant sur « un protocole d’accord fixant taux de pourcentage », dans lequel le fils du président Tandja et le directeur du Groupe Multimédia Communication se voient octroyer 5 millions de dollars (plus de 2 milliards 250 millions FCFA au taux actuel) et 25% des actions d’une société dénommée «Niger Uranium Ventures S.A»
Interrogé par Ouestafnews sur les services pouvant justifier d’un tel niveau de rémunération, M. Hamidou, qui n’a pas nié l’authenticité du document que s’échangent désormais les internautes, se contente d’affirmer qu’il n’est pas donné à n’importe qui de pouvoir « ouvrir des portes » à des investisseurs.
Le porte-parole du gouvernement nigérien était quant à lui injoignable pour donner l’avis du gouvernement sur une affaire que les partisans du pouvoir attribuent aux responsables de l’opposition.
Parmi les huit journalistes convoqués au commissariat de police de Niamey, au moins 2 sont restés en détention.
Depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs pour mener à bout son projet référendum, le président Tandja et son régime s’en sont régulièrement et très vigoureusement pris à la presse privée, accusée de relayer les messages de la société civile et de l’opposition toutes unanimes à dénoncer le projet de référendum.


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