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OGM : prudence et régulation s’imposent au Sénégal, selon des experts

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« Face à tous les risques que posent les OGM, une régulation au niveau des Etats et une transparence de l’information s’imposent », a soutenu le docteur Mamadou Gueye, chercheur en microbiologie qui animait à Dakar une conférence portant sur les enjeux autour des organismes génétiquement modifiés.« Le combat de demain c’est de bien informer de la façon la plus transparente et la plus large possible les producteurs et les consommateurs », a-t-il ajouté.

Parallèlement aux avantages constatés que sont les fortes productions agricoles sur le mais, le coton le soja, et le colza, la faible utilisation des pesticides dont l’impact sur l’environnement a baissé de 17 %, l’utilisation à grande échelle des OGM comporte aussi des risques, dont notamment une « réduction de la biodiversité, une menace sur la sécurité alimentaire avec des cas d’intoxications et une dépendance des producteurs vis-vis des multinationales auxquelles il faut recourir chaque année pour l’achat de semences ».

« Ces multinationales qui ont fait des investissements très importants et veulent le maximum de bénéfices poussent les Etats africains à l’utilisation des OGM », a-t-il notamment souligné.

De son côté, Macoumba Diouf, directeur de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) a plaidé pour une « position avant-gardiste » en matière d’OGM, au moment ou en Afrique les débats sont encore dominés par les « sceptiques » et plusieurs pays hésitent à sa lancer dans l’adoption des OGM. « La recherche doit s’affiner davantage, car personne ne maitrise encore la question des OGM (et), on n’a pas encore de réponses aux questions les plus catégoriques », a poursuivi le directeur de l’Isra.

En Afrique de l’Ouest par exemple, le Burkina Faso est considéré comme le pays le plus avancé dans l’usage des OGM. D’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali en sont au stade des essais. Toutefois selon certains experts, vu la « porosité » des frontières et la mobilité des populations, rien ne dit que les OGM ne sont pas utilisés dans d’autres pays sans bénéficier d’une approbation formelle des Etats.

Face aux risques et surtout face à l’absence de maitrise de la question des OGM, certains experts ont salué la prudence observée par le Sénégal où le dispositif juridique et réglementaire en matière d’OGM est en cours d’élaboration.

« Il ne faut pas copier les autres sans avoir des moyens de contrôle, même dans les pays développés les OGM suscitent de l’inquiétude à tous les niveaux », affirme par exemple Samba Guèye, un agriculteur local qui prenait part à la conférence.

Pour Papo Aly Gueye, conseiller technique au ministère sénégalais de l’Environnement la régulation doit se traiter au niveau sous régional car « le problème des OGM ne connaît pas de frontières. Au Sénégal nous ne sommes pas prêts mais les OGM nous ont déjà envahis, nous les avons chez nous et les mangeons sans le savoir », a –t-il indiqué estimant que c’est une « chance » que l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa, huit pays) ait déjà installé un Centre de recherche à vocation sous-régionale sur la biosécurité à Ouagadougou .


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