Le président ivoirien, qui effectuait au Sénégal sa première visite hors de son pays après sa prise du pouvoir, a estimé que « la réconciliation va de pair avec la démocratie », avant d’ajouter que celle-ci « implique le respect des règles sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord », en écho à une célèbre phrase du président américain Barack Obama qui, en visite au Ghana, avait affirmé que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ».
Le président ivoirien a ainsi annoncé le démarrage prochain des travaux de la Commission, vérité, dialogue et réconciliation, à la tête de laquelle il vient de nommer l’ancien gouverneur de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) Charles Konan Banny.
« La crise électorale a été douloureuse pour tous les Ivoiriens avec plus de 170.000 personnes qui sont allés dans les pays voisins, sans compter plus de 3.000 morts, il est très important de commencer à panser les plaies », a aussi déclaré le Président Ouattara pour qui ce « grand chantier » passe par la réhabilitation de la justice ivoirienne qui a été malmenée ces dernières années, en raison de la profonde crise qui a divisé le pays en deux depuis 2002.
«Nous avons besoins d’une justice respectée et crédible pour les nationaux et aussi pour les étrangers », a-t-il notamment insisté promettant une nouvelle constitution en vue de « régler les problèmes du passé et ceux du futur ».
Le président Ouattara a été lui-même été victime d’une constitution faite sur mesure, qui l’avait empêché de se présenter à des élections dans le passé, sa nationalité à l’époque étant jugée « douteuse » par ses adversaires au pouvoir.
Durant sa rencontre avec les Ivoiriens du Sénégal, le président leur a remis la somme de dix millions de FCFA. Selon l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique) quelque 4.000 Ivoiriens vivent au Sénégal.
La violente crise postélectorale en Cote d’Ivoire consécutive à la tenue du second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010 a connu son épilogue le lundi 11 avril 2011, avec l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo qui refusait de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara que la quasi-totalité de la communauté internationale reconnaissait comme seul président légitime du pays.
Voulez-vous réagir à cet article ou nous signaler une erreur ? Envoyez-nous un message à info(at)ouestaf.com.