« Le rapport fait par l’Etat major de l’Armée sénégalaise sur les récents développements en Casamance a démontré que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) disposent d’armes sophistiquées qui ont causé la mort de soldats sénégalais », affirme Madické Niang, ministre sénégalais des Affaires étrangères dans un communiqué publié par les médias publics.
La décision sénégalaise est le dernier rebondissement dans les relations entre les deux pays marqués ces derniers mois par une grande confusion, et ce depuis la saisie en octobre 2010 au Nigeria d’une cargaison d’armes iraniennes apparemment destinées à la Gambie, pays limitrophe du Sénégal. Le Sénégal s’était fortement inquiété de la destination finale de cette cargaison, surtout que la Gambie a toujours été suspectée du côté de Dakar de soutenir le MFDC.
Ainsi, en décembre 2010, le Sénégal avait rappelé son ambassadeur à Téhéran et protesté vigoureusement contre l’Iran tout en « exigeant des clarifications » de la part des Iraniens.
« Je vous dis que dans (notre) coopération bilatérale, même si on a avancé sur certains dossiers, sur d’autres, on n’a pas du tout avancé. Il y a une certaine insatisfaction », avait affirmé le ministre sénégalais des Affaires étrangères devant des journalistes le 16 décembre 2010. Il avait ajouté par la même occasion que le Sénégal n’avait «pas reçu d’explications claires », sur la destination finale et l’identité réelle des convoyeurs de la cargaison d’armes et de munitions saisie au Nigeria.
A la suite de ces protestations, le président sénégalais Abdoulaye Wade avait reçu un émissaire de Téhéran, Ali Akbar Saheli, alors ministre iranien des Affaires étrangères « par intérim » et accepté de normaliser les relations avec les deux pays.
La partie sénégalaise avait à l’époque expliqué dans un communiqué officiel que le gouvernement sénégalais avait pris la décision « d’autoriser le retour en Iran de l’Ambassadeur du Sénégal ».Ce retour à la normale était en partie due à une médiation de la Turquie, selon les autorités Dakar. Mais l’émissaire iranien était venu à Dakar avec un chèque de 100 millions de dollars au titre de la coopération entre les deux pays.
Depuis l’arrivée du président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000, l’axe Dakar-Téhéran s’était considérablement renforcé. Le président Wade a d’ailleurs toujours soutenu ouvertement Téhéran et s’est même fait parfois le défenseur de Téhéran sur la scène internationale. En retour Téhéran a beaucoup investi au Sénégal. Dans l’industrie automobile par exemple, avec notamment une usine de montage de véhicules ainsi que divers autres projets de développement.
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