Ouestafnews – Le gouvernement nigérien a officialisé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une mesure qui s’inscrit dans la politique souverainiste menée par la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat de juillet 2023.
« Le gouvernement nigérien a décidé souverainement du retrait du Niger » de l’OIF, précise le document en date du 17 mars 2025.
Selon le document paraphé par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Laouali Labo, consulté par Ouestaf News, les autorités nigériennes soulignent que ce retrait a été acté par une note verbale du 7 mars de la même année.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 contre l’ancien président Mohamed Bazoum, les relations entre le Niger et l’OIF se sont fortement détériorées. Le pays a été suspendu des instances de l’organisation francophone à la suite de ce putsch.
L’Organisation internationale de la francophonie avait appelé à un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et à la libération du président Bazoum, toujours retenu avec son épouse. En réaction, Niamey avait déjà suspendu sa coopération avec l’institution francophone.
Depuis sa prise de pouvoir en juillet 2023, le général Abdourahamane Tiani, président du Comité national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), a fait de la souveraineté nationale une de ses priorités. Il a entrepris plusieurs mesures dans ce sens afin de redéfinir la politique étrangère du Niger.
En août 2023, les autorités nigériennes avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec la France. Fin novembre 2023, mille trois cents soldats français déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme depuis 2014 au Sahel avaient définitivement quitté le Niger, avait annoncé l’Armée nigérienne dans un communiqué.
La junte militaire avaient également mis fin en mars 2024 à l’accord militaire avec les États-Unis, entraînant le retrait des forces américaines de la base d’Agadez, située au Nord du pays.
La directrice de la communication et porte-parole de l’OIF, Oria Vande Weghe, dans un entretien diffusé sur la chaine Youtube de TV5 Monde, dit « déploré » le retrait du Niger de l’organisation francophone, tout en annonçant une « une démarche similaire » du Burkina Faso.
Créée le 20 mars 1970 à Niamey, l’Organisation internationale compte actuellement 91 Etats et gouvernements avec le départ annoncé du Niger et du Burkina Faso.
« Pour l’instant, il n’y a que ces deux pays mais bien entendu les gens s’attendent à ce que le Mali suive parce que le pays fait partie de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) », regrette-t-elle.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont respectivement connu des coups d’Etat militaires en mai 2021, septembre 2022 et juillet 2023. En janvier 2024, les trois pays avaient annoncé leur départ de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), suite à la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023 et érigée en confédération en juillet 2024. Le retrait de la Cedeao du Niger, du Mali et du Burkina Faso a été acté en janvier 2025.
ON/md
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