Ouestafnews – Dimanche 17 novembre. C’est jour de vote au Sénégal. Il y a exactement deux mois, le président de la République nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser des législatives anticipées.
A Nord-Foire, quartier résidentiel de la proche banlieue dakaroise, comme partout ailleurs dans le pays, quelques électeurs qui veulent voter et en finir vite sont venus tôt se présenter à « l’École japonaise Sato Eisaku », leur lieu de vote.
Au Sénégal, où le vote se déroule habituellement le dimanche, ce sont surtout les écoles qui sont transformées pour l’occasion en centres de vote. A l’école Japonaise, dans une ambiance calme mais animée, quelques citoyens ont commencé à se présenter dès les premières heures du jour. Le vote devant, selon la loi, démarrer à 8 h 00 précises sur l’ensemble des15.633 bureaux de vote que compte le pays sur le territoire.
Jeunes venus seuls ou par petits groupes de deux à trois, personnes âgées, accompagnées ou non, familles, ils arrivent, les uns après les autres et se mettent e file indienne devant les bureaux de vote. Certains arrivent en taxi, d’autres sont déposés par des proches. D’autres encore viennent à pied.
Une fois à l’intérieur de leur bureau de vote, ils devront prendre un minimum de cinq bulletins parmi 41 listes, aller dans l’isoloir, placer le bulletin de leur choix dans une enveloppe et revenir jeter l’enveloppe dans l’urne. Et c’est fini.
Le vote est en principe « secret » au Sénégal, mais la révolution numérique et les plateformes d’information numérique permettent désormais à certains lecteurs de dire pour qui ils ont voté, n’hésitant pas à exhiber leur préférence sur les réseaux sociaux. Mais à l’intérieur des centres de vote, comme ici à l’Ecole japonaise de Nord-Foire, aucun signe d’appartenance politique ou de choix partisan n’est permis.
Juste pour parer à toute éventualité, à l’entrée de l’établissement qui fait office de centre de vote, des gendarmes sont postés pour assurer la sécurité, tant devant l’école qu’à proximité des bureaux de vote. À la sortie, des électeurs échangent dans une atmosphère bon enfant des salutations chaleureuses. On bavarde. On chahute. On est loin des tensions de la campagne électorale.
Il est vrai qu’au Sénégal, pays qui se vante de voter depuis au moins 1871, les jours de scrutin son habituellement, plutôt un jour calme. Les législatives de ce 17 novembre ne dérogent pas à la règle. Cependant, dans le quartier de Nord-Foire, le décor habituel a changé.
Les bus, qui stationnent parfois en grand nombre devant l’école, ont quasiment disparu. Un seul bus en vue dans la matinée au lieu de la dizaine qu’on pouvait apercevoir ici quotidiennement, en temps normal, selon un reporter d’Ouestaf News. Un autre bus est arrivé, mais repart rapidement, ajoutant à l’ambiance quelque peu particulière de la journée.
À l’intérieur de l’école, une la file d’attente serpente dans la cour. Certains électeurs attendent debout, d’autres sont assis à l’ombre, observant patiemment le déroulement du scrutin. Les bureaux de vote, ouverts depuis 8 h 00 (locales et GMT) devraient fermer à 18 h 00, sauf circonstances exceptionnelles. C’est ce que prévoit la loi.
Sous un ciel couvert, l’école japonaise de Nord-Foire, ne vibre qu’au rythme de la mobilisation citoyenne, rappelant l’importance de ce moment dans la vie démocratique du pays. Le calme, qui règne ici, contraste d’avec les moments de campagne électorale. Celle-ci s’est achevée le vendredi 15 novembre 2024 à minuit. Elle a été caractérisée par de vives tensions et des échauffourées dans certaines localités du pays.
Entre le 28 octobre et le 15 novembre, la campagne électorale a été secouée par des incidents violents, malgré les appels au calme du président Bassirou Diomaye Faye. En ce dimanche de vote, ici à Nord-Foire, comme ailleurs, l’atmosphère tendue a, comme par miracle, disparu. Les tensions ont soudainement baissé. L’esprit démocratique semble l’emporter sur la violence. Les électeurs alignés sont déterminés à donner la victoire aux urnes et à l’expression démocratique des opinions.
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