Révélations de Me Bourgi : une « triste réalité » de la nébuleuse françafrique, selon la presse ouest-africaine

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Très en verve dans la presse française et africaine depuis des jours, Me Bourgi, qui se décrit comme un porteur de valises, est allé de confidences en confidences, incriminant pêle-mêle Abdoulaye Wade, le président sénégalais et son fils Karim Wade, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et les défunts Omar Bongo du Gabon …

« C’est simplement honteux », écrit le site spécialisé en politique africaine, afreekelection.com qui critique sévèrement la France de Jacques Chirac qui « a contribué à enraciner sur ce continent, la culture de la corruption ». Le même site juge plus décevant encore « l’attitude de Laurent Gbagbo, le ‘panafricaniste’ , grand pourfendeur devant l’Eternel de la Françafrique et de ses méthodes ».

La Françafrique est un terme qui renvoie justement aux nébuleux réseaux, affairistes et composés de personnages aux méthodes sulfureuses, qui mènent une diplomatie parallèle entre Pars et les capitales africaines, depuis l’époque du Général de Gaulle. Selon certaines sources, les membres de ces réseaux de la Françafrique, seraient plus puissants que les diplomates officiellement accrédités.

Autre « panafricaniste » éclaboussé par le grand déballage de Robert Bourgi, qui se présente lui-même comme « un conseiller officieux » du président français Nicolas Sarkozy, le président Abdoulaye Wade (et son fils Karim) qui n’en sont pas à leur première fois d’être cités dans des affaires d’argent.

Selon l’avocat basé à Paris, et dont l’interview accordé au Journal du dimanche (JDD) a été reprise par plusieurs journaux ouest-africains, « Wade, Compaoré, Gbagbo, Sassou Nguesso et Bongo ont versé 10 millions de dollars environ pour la campagne de Jacques Chirac en 2002 ».

« Tous de la pourriture ! des mafieux de la pire espèce en particulier ces dirigeants africains qui sucent le sang de leur peuple pour ensuite se prostituer auprès des français, juste pour une longévité au pouvoir… » écrit dans un article au vitriol le journal sénégalais, « le quotidien » (privé).

Son confrère burkinabé « le Pays » ne s’en limite pas seulement à la dénonciation mais penche aussi vers une solution que détiendrait selon lui la société civile africaine.

« La balle est, pour cet aggiornamento, dans le camp de la société civile africaine. Elle doit sortir de sa torpeur et prendre le relais, pour demander des explications à tous les gouvernants », écrit le journal.

« Le républicain » du Mali s’inscrit dans la même logique. « S’il (Bourgi) a trempé dans le genre de transactions qu’il dénonce aujourd’hui et pour le compte de tiers, il n’y a alors aucun doute que Bourgi (…) est loin d’aimer l’Afrique. Mais sa haine nous rend tellement service aujourd’hui ! » souligne son éditorialiste Adam Thiam qui estime que cette « triste affaire n’est pas pour le malheur des démocrates africains qui se sont battus pied à pied pour le bien-être de leurs pays mais qui ont vu l’Elysée dérouler le tapis rouge à des présidents inamovibles, issus d’élections truquées et sanglantes… ».

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