Cette décision est annoncée alors que plusieurs ONG sont engagées aux côtés de l’opposition et d’autres organisation de la société civile dans le combat pour le respect de la constitution et contre la candidature du président Abdoulaye Wade à un troisième mandat.
Les centaines d’ONG répertoriées dans le pays, dont la grande majorité jouissent d’avantage fiscaux et de privilèges au titre de leur « action en faveur du développement », doivent désormais se présenter au ministère de l’intérieur, plus précisément à la direction de l’administration générale et de l’administration territoriale (Dagat) « pour revoir leur situation administrative », précise Le Soleil avant d’expliquer que si les autorités sénégalaises sont convaincues que l’action de certaines organisations est salutaire, d’autres par contre constituent une « nébuleuse ».
Pour certains observateurs, une telle décision à six mois d’une élection à haut risques n’est qu’un prétexte du pouvoir pour museler les organisations de défense des droits de l’homme, déjà très actives sur le champ politique. Beaucoup d’organisations, et plus particulièrement celles spécialisées dans la défense des droits de l’homme ont récemment pris des positions fermes contre les dérives du pouvoir actuel, notamment contre la volonté du président Wade (85 ans) de participer à l’élection.
Le président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar, Alioune Tine, très critique contre les actes du régime a subi une agression le 23 juin 2011. Ce jour-là des milliers de Sénégalais étaient sortis en masse dans les rues pour manifester contre un énième projet de réforme constitutionnel faisant reculer le président Abdoulaye Wade. L’évènement avait été interprété par les analystes comme une victoire de la « société civile sénégalaise » dans les rangs de laquelle on compte plusieurs ONG.