Avec les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Idriss Déby du Tchad, Jakaya Kikwete de Tanzanie et Jacob Zuma d’Afrique du Sud, le président burkinabé, fait partie du panel des cinq chefs d’Etats désignés par l’U.A début février 2011 pour poursuivre la médiation en Côte d’ivoire. Mais, menacé ouvertement par les partisans du président sortant Laurent Gbagbo qui l’accuse de « partialité » dans le conflit, le président burkinabé n’a pu se rendre en Côte d’ivoire.
« La Commission de la Cedeao s’est inquiétée de la décision du panel d’entreprendre le voyage dans l’immédiat sans la participation d’un membre important », a affirmé la Cedeao dans un communiqué parvenu à Ouestafnews qui rappelle les « menaces sérieuses » contre le président burkinabé qui ont rendu impossible son déplacement sur Abidjan.
Arrivé le lundi 21 février 2011 en terre ivoirienne, le panel de chefs d’Etat est chargé de mener les pourparlers avec les deux présidents « proclamés » de Côte d’ivoire, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. En principe, la décision finale du panel sera « contraignante » et devra s’appliquer aux deux parties, selon le mandat qu’il a reçu de l’U.A. avant l’entame de sa mission.
Le président de la commission de la Cedeao James Victor Gbeho, qui lui aussi devrait se rendre en Côte d’Ivoire avec la mission, a décliné l’invitation, selon le communiqué, pour qui les menaces du camp Gbagbo « visaient manifestement la Cedeao ».
Tout en restant hors de la mission, l’organisation sous régionale a réaffirmé sa position ainsi que « celle de l’U.A » qui reconnaissent toutes deux la victoire d’Alassane Ouattara, avant d’appeler les parties prenantes « à respecter la volonté du peuple ivoirien telle qu’exprimée le 28 novembre 2010 et reconnue par l’U.A et la Cedeao ».
La Cedeao, selon son communiqué, reste cependant attentive aux efforts de médiation en cours «et fera sa propre évaluation du résultat obtenu » par les autres membres du panel au « moment opportun ».
La Côte d’Ivoire vit une crise politique depuis le second tour de l’élection présidentielle le 28 novembre 2010. Ce scrutin a donné deux présidents proclamés, Alassane Ouattara par la commission électorale indépendante (CEI) et Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis dix ans, reconnu par le Conseil constitutionnel.
Cette crise a déjà des effets négatifs graves sur l’économie du pays où plusieurs banques aussi bien africaines, qu’européennes ont décidé de geler leurs activités.
Sur le terrain, des manifestations des partisans d’Alassane Ouattara réprimées par les forces de défense fidèles à son rival, ont fait plusieurs morts le 21 février 2011, selon la presse locale ivoirienne.
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